image de soi

Publié le par Mademoiselle Agnès

J'ai eu ma mère au téléphone. Elle me raconte "la dernière": une discussion entre elle et une amie de la famille (veuve et sans enfants).

Ma mère se plaît à tester les gens en leur parlant du fait que j'allaite ma puce (bien sûr) mais aussi mon grand. Par provocation (pas mon allaitement, non! la fait qu'elle raconte).

Bref, elle avait dit à cette amie que Savero tétait. Depuis ses oeillères, cette femme avait compris que mon fils avait goûté mon lait une fois ou l'autre depuis la naissance de sa soeur (ce qu'elle trouvait très bien sous réserve de ne pas enfermer l'aîné dans un schéma de bébé infantilisant). Ma mère avait donc corrigé: Savero n'est pas sevré, il tète quotidiennement, à presque 4 ans et une petite soeur.

Choquée, cette femme a abordé ce thème dans le groupe de parole dont elle fait parti. Après un tour de table unanime (et choqué), le thérapeute a conclu en forme de question. Question, que cette amie a rapporté à ma mère et ma mère à moi-même.

"Il faudrait voir quelle image d'elle-même à cette jeune femme..."

 

 

Alors voilà, je vais la décrire. Quand ma mère en a parlé, une image s'est imposée à moi.

Un sous bois frais.
Au dessus, un soleil de plomb.
Entre deux rochés, une source qui murmure et jailli. C'est elle, c'est moi.
La source qui jaillit.
Un peu en dessous, deux faons qui boivent.

Mais honnêtement, cette eau, qu'ils la boivent ou qu'ils la laissent, est-ce que ça va changer quoi que ce soit pour la source? Est-ce que ça peut la tarir ou la remplir? Non!

La source, elle se nourrit de la pluie, de la fonte des neiges, de nappes phréatiques.

Les faons, ils en profitent, ils ont raison, la source coule indépendamment d'eux!

 

Maintenant, si certains veulent me voir comme une vache à lait, qu'on bourre d'ocytocines pour en tirer encore plus de substance, libre à eux. Mais c'est LEUR vision de moi.

 

 

 

Faudrait pas tout confondre!

 

Publié dans histoire de le dire...

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P
"Il faudrait voir quelle image d'elle-même à cette jeune femme..."p**** de psychologie à deux balles :-/ quand les humains cesseront de se croire supérieurs aux autres espèces, ils accepteront peut-être leur mammiféritude...j'ai des doutes cependant, que cela arrive :-( en attendant...bonnes et douces tétées loin des yeux salisseurs et des esprits tordus :-) ils ne savent probablement pas à côté de quelle source ils passent :-)
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M
Ah Pascale...Le pouvoir (et l'attrait) de LA vérité... qui implique que la différence, c'est l'erreur.... Jeudi soir j'étais à une soirée information-débat sur la parentalité. On y a beaucoup parlé de l' "autorité juste" (ce serait un état intérieur qui implique souvent l'obéissance, sans hurlements, sans coups, ni soumission ou peur). Une femme soutenait le droit à "la fessée sans être culpabilisée" (voir diabolisée). Une autre est parti au créneau (très violement, sans pour autant que le ton ne monte).Elles étaient toutes deux en train de rigidifier leurs positions, et j'ai eu un instant de stress car l'intervenante ne modérait pas.Elle a finalement pris la parole avec... (miam, c'était délicieux de justesse, de compréhension, de reconnaissance pour chacune de ces femmes (et pour celles qui s'exprimaient sans prendre la parole)) humanité! elle a redonner à chaque expérience leur valeurs d'expériences, puis c'est tournée vers la femme qui disait en avoir marre d'être pointée du doigt à cause des fessées. Elle lui a dit qu'apparemment, cette solution est une source pour elle de culpabilité (le regard des autres réactivant une culpabilité intérieur), qu'elle entendait qu'elle n'avait pas encore trouvé d'autres solutions, mais elle tenait simplement à souligner le côté énergivore de celle-là.A ces mots, j'ai vu les défenses de cette femme fondre et j'ai vu son regard sur la situation vaciller. (j'ose espérer que cette soirée sera pour elle un départ pour autre chose) (il faut dire qu'elle avait été invitée et accompagnée par une amie et bénévole de l'association...)Juste pour terminer, je vais laisser René Char conclure par un poême:"Serre ton bonheurImpose ta chance Et va vers ton butA te regarderIls s'habitueront"
A
"Mais c'est LEUR vision de moi". Laissons aux autres ce qui leur appartient. Tu as bien raison... je pense aussi que c'est leur problème d'image, pas le notre.
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M
Si leur parler de l'image que moi, j'ai de moi leur permettait de faire frémir (voir trembler, soyons fou!) leur préjuger...ça vaudrait le coup d'essayer!Mais des articles de journaux (et donc de journalistes) sur "la grande tété" me font douter...