à la faveur de la nuit

Publié le par le soldat en chocolat

Ce poême est celui qui m'a fait découvrir Robert Desnos.

Ma prof de français, alors que j'étais en première nous avait fait travailler sur ce recueil "à la mystérieuse".
J'ai découvert et j'ai aimé, émerveillée par les textes, ravie par les clefs que cette femme nous m'a confiées...

Je l'ai recroisée, une fois, à la piscine. J'étais alors enceinte pour la première fois. C'était déjà le printemps, et bientôt l'été. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai été lui parler.
J'ai été la remercier pour cette porte qu'elle m'a tenu ouverte, de ce seuil qu'elle m'a aidé à franchir...

Je lui ai dit qu'après Desnos était venu Prévert, et d'autres jongleurs de mots et de textures, dans mon coeur...


Elle avait semblée étonnée et ravie...
Probablement que toutes ces années après, elle ne s'attendait pas à un retour....



Alors voilà, encore une fois...
Mme B. : merci!



à la faveur de la nuit

Robert Desnos
(A la Mystérieuse, 1926)


Se glisser dans ton ombre à la faveur de la nuit.
Suivre tes pas, ton ombre à la fenêtre.
Cette ombre à la fenêtre c'est toi, ce n'est pas une autre, c'est toi.
N'ouvre pas cette fenêtre derrière les rideaux de laquelle tu bouges.
Ferme les yeux.
Je voudrais les fermer avec mes lèvres.
Mais la fenêtre s'ouvre et le vent, le vent qui balance bizarrement
la flamme et le drapeau entoure ma fuite de son manteau.
La fenêtre s'ouvre: ce n'est pas toi.
Je le savais bien.
 

 

Publié dans je savoure

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