culpabilité (pour celles et ceux qui ont un abonnement)

Publié le par Mademoiselle Agnès

Le 21 février 2006


J'ai envie de partager un truc que j'ai appris il y a peu, et qui, sur moi en tous cas, marche bien afin de limiter les dégâts de la culpabilité.
Je ne jette pas la pierre à la culpabilité, c'est le sentiment qui permet le contrôle, la conscience, elle me permet de savoir quand je suis en accord avec mes valeurs ou pas. Seulement parfois elle dépasse ce rôle chez moi et me mine, dévorant de l'énergie que je préfèrerais utiliser autrement.

Lorsque je me sens mal, coupable ou autre émotion très péjorative pour moi (et donc pour ma famille, car je ne suis pas disponible pour eux si je me bouffe le cerveau avec de la culpabilité), j'essaie de voir comment je pourrais accompagner mon fils si c'était lui dans ma position.
Par exemple, si je passe une partie de journée à lui hurler dessus sans arriver à désamorcer ce qui se passe, je vais me sentir pitoyable. Dès que j'ai un moment (le retour de mon homme, le bain, la sieste ou autre), je me dit: si Xavier avait passé l'après-midi énervé comme je le suis, qu'est-ce que je lui dirais? Je lui parlerais de l'évènement déclencheur, de ses émotions, de ses actions aussi, de pourquoi elle ne me conviennent pas (donc de mes valeurs) et ensuite on discuterait de comment faire pour rendre tout ça constructif. Je sais qu'avec mon fils je fais toujours mon maximum pour qu'il comprenne les clefs de sa rage (injustice, humiliation, trahison ou impuissance), en protégeant son estime de lui-même et l'aidant à "grandir" (dans le sens comprendre que son comportement n'était pas adapter et l'aider à trouver d'autres possibilités).
Une fois que ma conduite "si c'était mon fils" est claire pour moi, je redit la même chose. . . à moi-même: "Tu trouvais très injuste que Xavier ne t'écoute pas, tu t'es sentie humiliée qu'il continue à mettre de l'eau partout alors quez tu lui avais dit que c'était une bêtise et que ça te donnait beaucoup de travail ensuite pour réparer. Tu étais furieuse de ne pas te sentir ni entendue ni écoutée. Tu l'as attrapé par le bras et tu l'a sorti brusquement de la pièce, tu voulais qu'il est mal ou peur : je ne suis pas d'accord. Je ne veux pas que tu utilise ta force pour dominer Xavier, c'est un enfant. La force ne règle pas les problèmes. Comment pourrais-tu faire à l'avenir dans ce genre de situation?" Là, je me laisse le temps de réfléchir vraiment. " Je pourrais sortir Xavier de la pièce très délicatement, boucler la pièce puis m'isoler, le temps de me sentir capable de lui parler correctement à nouveau. Ainsi, il n'augmentera pas la bêtise, et je ne me sentirais pas coupable de mes cris et de ma brutalité"
C'est seulement après toute cette conversation intérieur que je vais retourner voir Xavier et lui parler des évènements dont je me suis sentie coupable.
Pour moi (et pour Xavier!) les bénéfices sont multiples : cette technique renforce l'idée que je suis capable de m'en sortir par mes propres ressources ("je peux le faire") et diminue la sensation d'être nulle (puisque je suis capable de trouver des solutions en rapport avec mes valeurs), et surtout (bénéfice non négligeable) Xavier est "préservé". Il n'a pas à prendre mon estime de moi en charge, je le fais, je m'assume et il n'a donc pas à le faire. Ce n'est pas lui qui décide si je suis une bonne maman ou pas, c'est moi. Avant en m'excusant, je le submergeais, il pouvait sentir que je pensais: "je t'en supplie, je t'en supplie, excuse-moi, dis moi que ma colère ne t'a pas anéanti, que tu m'aimes toujours, que tu vas continuer à être toi-même". En fait, je crois que mon angoisse l'impressionnait autant que ma colère.

Voilà "brièvement" (lol),
ce que j'avais envie de partager
avec vous toutes
ce soir!
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Commenter cet article
I
J'ai mon autorisation   :-p
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M
(^_^)
A
Je m'en suis pas encore là. Malheureusement. J'essaierai de tout entendre de tes mots et de m'en imprégner, même un tout petit peu...
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M
Un pas à la fois!Un tout petit pas à la fois...
I
À l'époque, je commentais donc :    Trèèèèèès précieux, ce témoignage, Agnès     ;-)     Merci ++++++Je confirme   :-)
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M
si tu te plagies toute seule...
C
Mon "Xavier" s'appelle Eloi ((Non, sans blague ???!!! On n'avait pas remarqué !!)!... Tu m'ouvres des horizons encore inaperçus...
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M
Il y a une parenthèse qui reste ouverte ici!Est-ce celle que tu avais fermé chez toi?;-PPour moi, l'enfant le plus difficile à gérer, c'est Agnès... (je l'oublie tout le temps, et elle ne se laisse pas faire, et elle ne me dit pas ce qu'elle veut, et elle mets de la mauvaise volonté à chercher des solutions créatives avec moi, et.... )