cette colère... #2

Publié le par le soldat en chocolat

Avec toutes mes excuses: je viens de découvrir que je n'ai pas publié ce matin l'article complet...
Le voici donc, réécrit de mémoire, tel que je pensais l'avoir posté....




Me voilà depuis quelques temps en lutte contre de miennes ornières.


Plus jeune, c'est-à-dire petite, en cas de crise de rage, d'opposition, ou autre conflit, j'étais envoyée dans ma chambre avec pour consigne de revenir calmée.
Moralité, aujourd'hui, à la moindre contrariété, j'ai tendance à me retirer l'intérieur de moi.

Qu'un conflit se profile à l'horizon et....

BLAM!
Les herses tombent!

BROLOM-BROLOM!
Les ponts-levis se remontent!

HOP!
La princesse enfermée cadenassée
dans la plus haute pièce de la plus haute tour.

GRAOU!
On n'oublie pas qu'il y a (toujours)
un dragon, au pied de la tour!

(mon Homme appelle ça "faire sa tête d'Agnès"....)

Une fois installée coincée là-haut, arrive une étape délicate au possible en cas d'annonce d'un visiteur (en cas de conflit, point de chevalier, de destrier, tout ça...): l'étape des négociations!

Riez!
J'aimerais vous y voir, moi, pour négocier dans des conditions pareilles!


Bref, ces ornières sont bien creusées, ce qui ne m'empèche pas de vouloir en sortir!


Ce que je faisais jusqu'à présent avec
Savero: quand sa coupe était pleine, je le prenais à bras le corps le temps qu'il vide son sac.
Seulement ça ne semble plus lui convenir.
Il pinaille ces temps-ci, me couine dans les oreilles (je ne supporte pas, ça me rend chêêêêvre... (encore plus que d'habitude, je veux dire...))

Alors en désespoir de cause, cette semaine, je lui ai dit:
"Tu as l'air plein de colère...."
Il a approuvé.
"Tu aurais besoin qu'elle sorte toute cette colère?..."
Nouvelle approbation.
"Je peux t'aider?...."
Encore une.
"Viens!"

Je lui ai tendu le bras, il s'est précipité dessus.
Je lui ai proposé de me serrer encore plus fort, avec tous ses muscles. Je l'ai guidé, nommant chaque zone de son corps et l'ecourageant à les contracter au maximum de sa force, des orteils aux cheveux (oui, on ne sait jamais, il pourrait y avoir de la colère dans ses cheveux....). Je lui ai raconté que son corps était plein de colère, et qu'il fallait l'essorrer comme une éponge gorgée d'eau, pour que toute sa colère sorte et qu'il en soit libéré!
Puis je l'ai desserré de mes bras en annonçant:
"On relâche et on respire".
On a relâché et poussé de grands et gros soupirs.


(NB: je n'utilise pas le "on" pour dire "tu" mais bien "nous", durant toute la durée de l' "essorage", je contractais au maximum les zones que je nommais, avec lui, pour l'accompagner, puis j'ai, avec lui, relâché et respiré à grandes goulées)

Puis je l'ai interrogé: était-ce suffisant?
Non?
Nous avons donc recommencé...
Trois fois.



Et voilà que vendredi arrive.
Je ne sais plus pourquoi, un conflit arrive aussi.
Seulement j'étais déjà recluse dans le donjon lorsque Xavier s'est mis à réclamer:
"J'ai de la colère à faire sortir"
Avec une subtilité profonde, une pédagogie hors du commun, je me suis tournée vers lui pour hurler:
"ET BIEN DEMERDE TOI!"

... Il l'a pris au pied de la lettre et s'est aggrippé de toutes ses forces à ma jambe (j'ai HORREUR de ça!).
... J'avais beau tenter de me libérer de son étreinte, il a tenu bon.

Lorsqu'il a lâché prise, j'en étais à la rage silencieuse et calcinante du dragon au pied de la tours.
Il m'a regardé et, en souriant de tout son coeur, m'a dit combien il se sentait mieux, maintenant que sa colère était toute essorée.

Ma rage a sauté sur l'occasion pour incendier et hurler qu'à présent c'était moi qui était gorgée de colère!


Et voilà que Haut-Comme-Trois-Pommes (grosses, les pommes, certes, mais bon) ne s'est pas démonté, c'est à peine s'il a semblé vaguement remarquer qu'il avait été décoiffé par le souffle du dragon.

Il s'est planté devant moi et a tendu son bras:
"Tiens, a-t-il dit, fais-la sortir!"

Il y avait tellement d'évidence dans ces quelques mots, tellement de bon sens, que je me suis retrouvée toute désamorcée...

J'ai pris son bras et je l'ai serré de tout mon coeur.


Je m'en doutais bien mais je ne le savais pas...

.... qu'il avait un double
de la clef du donjon.


Mon  Démineur....


Publié dans en chemin

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I
Et sans l'ombre d'un scrupule, semble t-il   :-pDans ce cas, va pour tes jeunes comparses   ;-)
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L
;-)
I
Faut croire que non   :-pLe — enfin la — pire, c'est encore leur mère, non ?   :-D
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L
Peut-être, mais elle je l'emmène de toutes façons! :oP
I
La balle est dans ton camp !(Et pourquoi cela poserait-il problème ?   :-o   )
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L
comment ça!vous n'avez pas l'intention de vous battre en "triel" (un triel c'est un duel à trois) ?(Et bien parce que ça fait une personne de plus à loger, et un "quatr'ans", ça prend plus de place qu'une bichette, ça fait plus de bruit, ça mange, tout ça, quoi...)
I
Sache qu'au besoin, nous pouvons (pousser les murs pour) vous accueillir   ;-)
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L
Bon et bien je monte le samedi et je rentrerais le dimanche!Je ne sais pas où je dormirais, mais voilà, je verrais sur place!(Du coup si le fait que Savero puisse éventuellement m'accompagner pose un problème logistique, il faut me le dire)
I
Idem ici   ;-)As-tu ou bien cherches-tu une solution d'hébergement ?
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L
Je ne sais pas trop comment je vais faire: Savero souhaitant absoluement venir, je pourrais décider de venir juste pour la journée, même si rester une nuit sur place me plairait bien...... à suivre!