un jour sans...

Publié le par le soldat en chocolat

Je sort de cette journée vidée...

Dès que j'ai été levée, j'ai senti ma patience fondre (et démarrer la journée avec une patience de la taille d'un grain de riz, ça ne met pas la journée sous les meilleurs augures...).
Mon p'tit bonhomme était exigent, refusant de chercher des solutions, refusant toutes les miennes, allant piailler dans les oreilles de la minette à la première contrariété (mais aussi, hélas, à la seconde, à la troisième, à la quatrième... et à toutes les suivantes...)

Bien sûr, j'avais des coups de fil à passer.
Bien sûr, le téléphone n'a pas cessé de sonner.

Or le téléphone, ces jours-là, a un effet désastreux sur nos relations.

J'ai vécu le coup de fil le plus surréaliste de l'année en cour ce matin.
Un appel administratif, bien sûr, pas une copine compréhensive ou en train de se livrer à la même valse que moi, non, un appel sérieux et indispensable (en fait que je procrastinnais soigneusement depuis déjà plus de trois semaines...)...
Je me suis retrouvée à parcourir tout mon appartement, mon fils sur les talons, qui hurlait pour parler au Monsieur, pour être dans la même pièce que moi, pour...
Je m'étais engouffrée dans notre chambre.
Il tambourinait à la porte.
J'ai ouvert.
Il s'est précipité à l'intérieur, tête bessée.
Je l'ai esquivé.
("olé!")
Je suis ressortie, refermant la porte derrière moi, ma fille dans un bras, le téléphone coincé sur l'épaule, et tâchant de répondre aux questions du Monsieur (nom? nom de naissance? prénom? âge? date de naissance? profession?... (du basique, heureusement, parce que si ça se trouve je lui ai donné mon numéro de téléphone en guise de date de naissance...))

La puçounette, qui a de gros besoin en sommeil, n'a pas pu faire de sieste correcte, son frère l'a réveillée systématiquement (par des effusions d'amour non canalisable...(trop d'amour, beaucoup trop d'amour...))...
(en fait, je crois qu'il a cherché de l'amour là où il pouvait en trouver.... pas auprès de moi, donc... il ne restait qu'elle...)

Moi, je n'avais plus de voix, à force d'être allée hurler de rage, d'impuissance et de frustration, la tête dans les coussins pour ne pas me sentir jugée, et donc pour pouvoir hurler aussi fort que je pouvais (j'en ai encore mal à la gorge....)

Alors je suis sortie, mon sac en bandoulière, un gamin sous chaque bras, direction la zone commerciale (que je déteste) pas trop loin de chez nous (en voiture).
Une mission: acheter un peu de peinture et quelques autres fourniture pour franchir rescaper à l'été pluvieux au possible qui m'interdit la solution "Hop tous en maillot: on va à la piscine!"...

J'ai poser le monstre mon fils (le monstre, c'est peut-être pas lui,... mais sa mère...) devant les peintures avec pour consigne: "tu mets dans le panier toutes les couleurs qui te plaisent, après on enlèvera celles qui ne sont pas acrylique, et ensuite... Euh, ensuite on verra"
Pendant ce temps, j'ai dégotté une vendeuse, qui a répondu à toutes mes questions (à propos de mes chaises, encore, bien sûr!) et m'a montré LE orange que je cherchais! (même qu'on est tombés d'accord avec fiston (!) qu'il est trop top ce orange! c'est dire si c'est d'la balle!) et m'a envoyé acheter du verni au magasin de bricolage plus loin (où un vendeur m'a dit que sur de la peinture satiné ou brillante, y en a pas besoin! plus facile à poser que ça, je ne connais pas! et moins cher que gratuit...)

En sortant du magasin, j'ai eu une illumination en passant devant un distributeur automatique et j'ai pris en cachette (il jouait sur les voitures-manège) une bouteille d'eau et des chips.
A peine le moteur en route, il m'a regardé et dit:
"Maman... je veux un sandwitch..."
J'ai dégainé les vivres...


J'ai fini la journée comme un zombi, la puce en écharpe dans mon dos, trop fatiguée pour même lever le ton, l'oeil morne et le coeur tristement en bandoulière...

Quand Hervé est arrivé, le repas était presque prêt et j'ai annoncé que je mangerais dans le calme: si le volume sonore montait au-dessus de mes "capacités" de tolérance, j'avais décidé d'aller manger dans le salon.
Seule.


Vu la journée qu'on a eu, je trouve que la soirée a été spectaculaire...
Il faut dire que la minette a (enfin) pu dormir (bon en se réveillant elle s'est cassé la figure du lit, mais bon...) et j'ai même eu plaisir à lire son histoire à mon petit bonhomme...

ouf...



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
http://bienvenueabebe.free.fr/viewtopic.php?pid=664#p664
Répondre
M
Je connais ce conte, merci pour le lien!